Page:Œuvres de Robespierre.djvu/121

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part, mais j’en reviens aux principes et je suis éclairé par le bon sens du peuple, qui sent que l’espèce de faveur qu’on lui présente n’est qu’une injure. En effet, si vous décrétez, surtout constitutionnellement, que la misère excepte de l’honorable obligation de contribuer aux besoins de la patrie, vous décrétez l’avilissement de la partie la plus pure de la nation ; vous décrétez l’aristocratie des richesses, et bientôt vous verriez ces nouveaux aristocrates, dominant dans les législatures, avoir l’odieux machiavélisme de conclure que ceux qui ne paient point les charges ne doivent point partager les bienfaits du gouvernement ; il s’établirait une classe de prolétaires, une classe d’ilotes, et l’égalité et la liberté périraient pour jamais. N’ôtez point aux citoyens ce qui est le plus salutaire, la satisfaction de présenter à la république le denier de la veuve… Ce qu’il y a de populaire, ce qu’il y a de juste, c’est le principe consacré dans la déclaration des droits, que la société doit le nécessaire à tous ceux de ses membres qui ne peuvent se le procurer par le travail. Je demande que ce principe soit inséré dans la Constitution, que le pauvre, qui doit une obole pour sa contribution, la reçoive de la patrie pour la reverser dans le trésor public. »

Séance du 17 juin. — Robespierre revendique l’indépendance des fonctionnaires vis-à-vis du conseil exécutif et il s’oppose à l’arbitrage forcé. Il préfère, dans tous les cas, les juges nommés par le peuple aux arbitres choisis par les parties.

Séance du 15 juin. — Il s’oppose à un sursis de trois jours demandé par Bazire au nom du comité de sûreté générale, pour deux condamnés à mort dans l’affaire de Bretagne, qui demandent à déclarer des faits importants : « C’est cette faiblesse liberticide qui toujours a été la cause de nos malheurs… Si vous voulez maintenir la liberté, soyez inexorables pour les conspirateurs. » On reprend la suite de la discussion sur la Constitution. Il ne veut pas que le