Page:Œuvres de Robespierre.djvu/149

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qu’ils soient. S’ils s’efforcent de vous tromper, s’ils prétendent s’identifier avec vous, ils n’en sont pas moins étrangers à vos principes. La Montagne n’est autre chose que les hauteurs du patriotisme ; un Montagnard n’est autre chose qu’un patriote pur, raisonnable et sublime : ce serait outrager la patrie, ce serait assassiner le peuple, que de souffrir que quelques intrigants, plus méprisables que les autres, parce qu’ils sont plus hypocrites, s’efforçassent d’entraîner une portion de cette Montagne et de s’y faire les chefs d’un parti. » Bourdon (de l’Oise) ayant interrompu Robespierre : « Je n’ai pas nommé Bourdon, malheur à qui se nomme lui-même… Oui, la Montagne est pure, elle est sublime, et les intrigants ne sont pas de la Montagne. (Une voix : Nommez-les). Je les nommerai, quand il le faudra. « Robespierre termine son discours par des généralités ; mais il insiste sur ce que l’on cherche encore à avilir la Convention, et il se plaint que l’on s’attaque au Comité de salut public. « Si les vérités que je viens de proférer ont été entendues, nous continuerons nos travaux avec courage. Observez toutefois que nous avons besoin d’encouragements, qu’on a tout fait pour rendre notre carrière pénible. C’est assez d’avoir à lutter contre les rois conjurés et contre tous les monstres de la terre, sans trouver à nos côtés des ennemis. Venez donc à notre secours ; ne permettez pas que l’on nous sépare de vous, puisque nous ne sommes qu’une partie de vous-mêmes, et que nous ne sommes rien sans vous. Donnez-nous la force de porter le fardeau immense, et presque au-dessus des efforts humains, que vous nous avez imposé. Soyons toujours justes et unis, en dépit de nos ennemis communs. »

Ce même jour, 23 prairial, au club des Jacobins, eut lieu un incident qui marque les premières attaques de Robespierre contre Fouché. Robespierre avait dénoncé la société de Nevers comme un des principaux foyers de l’hébertisme et des factions ourdies par Chaumette. Fouché, qui présidait, essaye de justifier la société de Nevers. Robespierre