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Page:Œuvres de Robespierre.djvu/175

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mais « au nom de qui ? » demanda Robespierre, qui donna en ce moment une dernière preuve de son respect pour la Constitution. On était enfin parvenu à obtenir qu’il signât un appel à la section des piques, rédigé par Lerebours, commissaire de la commission des secours publics ; déjà il avait écrit deux lettres de son nom, quand un gendarme du nom de Méda pénétra dans la salle du conseil, et tira sur lui à bout portant un coup de pistolet, qui lui brisa la mâchoire. Cet assassinat mit fin à la résistance de la commune ; il était alors une heure et demie du matin. Transporté sur une civière au comité de sûreté générale, Robespierre y fut l’objet de toutes sortes d’insultes. Pas une plainte ne s’échappa de sa bouche dans ces cruels instants ; son calme ne se démentit pas une minute. »

Le 10 thermidor au soir, on dressa exceptionnellement l’échafaud sur la place de la Révolution, d’où on l’avait banni depuis quelque temps, et les têtes de Robespierre et de ses amis tombèrent « au milieu des acclamations d’un peuple immense et des cris mille fois répétés de : Vive la République ! Vive la Convention ! »

« Robespierre mourut pauvre comme il avait vécu, dit M. Hamel. On ne trouva chez lui qu’un assignat de cinquante livres et quelques mandats pour son indemnité de député à l’Assemblée constituante qu’il avait négligé de toucher. Il avait trente-six ans et trois mois. »