Page:Œuvres de Robespierre.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sance était marquée par le pouvoir atroce de vie et de mort. Cette puissance était si révoltante, que toutes les lois de Rome se sont, par la suite, appliquées à la modifier, parce qu’en effet elle était l’opprobre des lois sociales, et qu’elle n’eût jamais été admise chez une nation policée. Je dirai qu’il n’y a de sacré dans la puissance paternelle que l’autorité qui lui est confiée ; que cette autorité est bornée par la nature aux besoins de ceux pour qui elle est instituée, et non pas pour l’utilité personnelle des premiers protecteurs de l’enfance ; je dirai que le législateur viole la nature lorsqu’il franchit ces bornes sacrées, lorsque, par le plus absurde de tous les systèmes, il prolonge inutilement l’enfance de l’homme, et le ravit et à lui-même et à sa patrie… Je conclus de tout ce que je viens de dire, que l’égalité des successions ne peut être dérangée par les dispositions de l’homme ; mais je n’en conclus pas que la faculté de tester doive être entièrement anéantie. Je crois que le citoyen peut être le maître de disposer d’une partie de sa fortune, pourvu qu’il ne dérange pas le principe d’égalité envers ses héritiers. Mon avis est donc qu’on ne puisse favoriser aucun de ses héritiers au préjudice de l’autre, soit en ligne directe, soit en ligne collatérale, sauf les cas qui seront déterminés par la loi.


SUR L’ORGANISATION DES GARDES NATIONALES


Les gardes nationales ne seront jamais ce qu’elles doivent être si elles sont une classe de citoyens, une portion quelconque de la nation, quelque considérable que vous la supposiez.

Les gardes nationales ne peuvent être que la nation entière armée pour défendre au besoin ses droits ; il faut que tous les citoyens en âge de porter les armes y soient admis sans aucune distinction : sans cela, loin d’être les appuis