Page:Œuvres de Robespierre.djvu/361

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cherais le ton sérieux avec lequel je les ai quelquefois attaqués, si je ne me rappelais une maxime que j’ai déjà appliquée à La Fayette ; c’est que, s’il faut du génie pour faire le bien public, il ne faut que des vices et de l’astuce pour l’empêcher. Au reste, je m’unis à lui pour crier : Vive la liberté universelle ! »


COMMENT LES JACOBINS ACCUEILLIRENT LA CHUTE DE ROBESPIERRE (p. 439.)


Robespierre ne fut pas davantage défendu aux Jacobins qu’à la Convention, et dans les séances qui suivirent le 9 thermidor ce ne furent que malédictions contre le tyran. On déclara non-avenues toutes les exclusions prononcées à l’instigation de Robespierre contre des citoyens qui n’avaient pu répondre aux accusations portées contre eux. « Depuis six mois, dit Thirion, les droits sacrés de l’homme ont été ouvertement violés dans cette enceinte par le Catalina moderne. Peut-être se croira-t-on bien fondé à nous reprocher de ne nous être pas élevés contre l’oppression ; mais qui blâma jamais Brutus d’avoir joué le rôle d’imbécile à la cour de Tarquin, en attendant le moment favorable de le frapper et de sauver la liberté de son pays ? Qu’on sache que la Montagne a suivi le rôle de Brutus ! Il fallait, avant d’attaquer le tyran, donner au peuple le temps de s’apercevoir de la tyrannie, il fallait que les moins clairvoyants fussent éclairés sur sa perfidie. En un mot, nous n’avons point parlé quand le moment de se faire entendre n’était pas arrivé… Dès que le moment nous a favorisés, nous avons parlé ; nous avons mieux fait encore, nous avons agi. »

Dans la séance du 18 thermidor, Lequinio, revenant à la charge, accuse Robespierre d’avoir opprimé la liberté de la presse, et d’avoir eu l’intention d’empêcher l’instruction, pour parvenir avec plus de facilité à la tyrannie ; il instruit la société « que le traître Henriot, qui n’agissait que par les ordres de Robespierre, a proposé, dans une des sections de Paris, d’anéantir toutes les bibliothèques. »



FIN DES NOTES.