Page:Œuvres de Robespierre.djvu/38

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Année 1790.

Séance du 18 janvier, — Il appuie la motion de M. de la Salcette de réduire tous les ecclésiastiques bénéficiaires au revenu de 3,000 livres : « Les biens ecclésiastiques appartiennent au peuple. Demander aux ecclésiastiques des secours pour le peuple, c’est ramener ces biens à leur propre destination. »

Séance du 25 janvier. — Il proteste de nouveau contre le décret du marc d’argent, à propos des difficultés que subit l’exécution de ce décret, dans diverses provinces.

Séance du 22 février. — Le comité de constitution avait présenté un projet de loi contenant des mesures rigoureuses contre les officiers municipaux qui, dans les cas d’attroupements séditieux, auraient, par négligence ou par faiblesse, omis de proclamer la loi martiale. Robespierre s’élève très-vivement contre l’aggravation implicite de la loi martiale contenue dans ce projet : « Il faut qu’on me pardonne de n’avoir pu concevoir encore comment la liberté pourrait être établie ou consolidée par le terrible exercice de la force militaire, qui fut toujours l’instrument dont on s’est servi pour l’opprimer, et de n’avoir pu concilier encore des mesures si arbitraires, si dangereuses avec le zèle et la sage défiance qui doivent caractériser les auteurs d’une révolution fatale au despotisme. Je n’ai pu oublier encore que cette révolution n’était autre chose que le combat de la liberté contre le pouvoir ministériel et aristocratique. Je n’ai point oublié que c’était par la terreur des armes que l’un et l’autre avaient retenu le peuple dans l’oppression, que c’était en punissant tous ses murmures et les réclamations même des individus, comme des actes de révolte, qu’ils ont prolongé pendant des siècles l’esclavage de la nation, honoré alors du nom d’ordre et de tranquillité. »