Page:Œuvres de Robespierre.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la liberté. Périssent les colonies… (Il s’élève de violents murmures.) s’il doit vous en coûter votre bonheur, votre gloire, votre liberté ! Je le répète, périssent les colonies ! si les colons veulent, par les menaces, nous forcer à décréter ce qui convient le plus à leurs intérêts. »

Séances du 16 et du 18 mai. — Motion de Robespierre sur la non rééligibilité des membres de l’Assemblée à la prochaine législature, et discours pour la soutenir.

Séance du 27 mai. — D’après le projet de loi présenté par les comités sur la convocation de la première législature, les directoires de districts étaient autorisés à déterminer eux mêmes, suivant les circonstances, le lieu où se réuniraient les assemblées électorales. Robespierre combat cette disposition contraire, selon lui, à la liberté électorale, et l’assemblée, tenant compte de ses observations, décide que les assemblées primaires se tiendront au chef-lieu de canton.

Séance du 28 mai. — Il demande la réforme du décret du marc d’argent.

Séance du 30 mai. — Discours sur l’abolition de la peine de mort.

Séance du 31 mai. — Un philosophe qui avait pris une part importante au mouvement du XVIIIe siècle, l’auteur de l’Histoire philosophique des deux Indes, l’abbé Raynal, alors âgé de quatre vingts-ans, avait envoyé au président de l’assemblée une lettre qui était une censure amère des travaux de l’Assemblée, une sorte de pamphlet contre la Révolution. Le président donna lecture de cette lettre. Rœderer interpella rudement à ce propos le président, l’accusant de s’être moqué de l’Assemblée en lui proposant d’écouter cette lecture. Mais Robespierre émit au contraire l’opinion que l’Assemblée s’était honorée en entendant cette lecture. Jamais elle ne lui avait paru autant au-dessus de ses ennemis qu’au moment où il l’a vue écouter, avec une tranquillité si expressive, la censure la plus véhémente de sa con-