Page:Œuvres de Spinoza, trad. Appuhn, tome I.djvu/223

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1° Qu’elle enseigne à distinguer l’idée vraie de toutes les autres perceptions ;

2° Qu’elle trace des règles pour former des choses encore inconnues des idées claires et distinctes ;

3° Qu’elle institue un ordre de recherche propre à nous épargner d’inutiles fatigues ;

Enfin 4° pour que la méthode soit la plus parfaite possible, il faudra que Ion prenne comme point de départ l’idée de l’être le plus parfait.

Le premier point est entièrement traité : l’idée vraie est distinguée avec le plus grand soin de la fiction et de l’erreur. L’Ethique où l’on peut voir l’application des principes posés dans la Réforme de l’Entendement a un début conforme à la règle énoncée en quatrième lieu. Quant au second point, il n’est traité qu’incomplètement et le troisième ne l’est pas, du moins explicitement.

La connaissance des choses singulières étant le but à atteindre, toutes les autres n’étant que des êtres de raison, Spinoza montre que cette connaissance ne peut se déduire d’idées ou de principes généraux ; d’autre part, l’ordre (de fait) dans lequel les choses se succèdent, n’ayant point de connexion avec leur essence, n’étant pas une vérité[N 1], il est impossible de le concevoir clairement et distinctement. C’est par des choses singulières elles-mêmes mais fixes et éternelles qu’on parviendra déductivement à la connaissance des choses mobiles et changeantes. Dans quel ordre cependant cette déduction se fera-t-elle ? Il sera nécessaire de


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