Page:Œuvres de Spinoza, trad. Appuhn, tome I.djvu/292

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
280
principes de la philosophie

Il est, d’autre part, fait mention dans deux lettres, l’une de Simon de Vries à Spinoza, l’autre écrite en réponse à la première[1], d’un jeune homme vivant sous le même toit que Spinoza (alors à Rijnsburg), prenant ses repas et se promenant avec lui, recevant de lui des enseignements sur les plus hauts sujets. Simon de Vries déclare ce jeune homme heureux et très enviable, à quoi Spinoza répond : « Ne l’enviez pas tant ; il m’est insupportable et je me tiens en garde contre lui ; je vous prie même, vous et tous nos amis, de ne pas lui communiquer mes opinions avant qu’il ait acquis un peu plus de maturité. Pour le moment il est trop jeune, inconstant, et plus curieux de nouveauté que de vérité. J’espère d’ailleurs que ces défauts de jeunesse se corrigeront d’ici quelques années ; à en juger par ses dons naturels, je suis même presque sûr qu’il en sera ainsi ; et ses bonnes dispositions m’inspirent pour lui de l’affection. »

Enfin, quelques mois après[2], Spinoza, écrivant à Oldenburg, lui faisait part de la publication des Principes de la Philosophie de Descartes et des Pensées Métaphysiques, « dictés à un certain jeune homme auquel il ne voulait pas exposer ouvertement ses propres opinions». Ce texte rapproché des précédents permet de considérer le commensal envié par S, de Vries comme étant le disciple auquel Louis Meyer fait allusion dans sa préface[3].

  1. Ce sont les Lettres 8 et 9 de l’éd. van Vloten et Land ; l’une et l’autre sont de février 1663.
  2. En juillet 1663, Lettre 13.
  3. Van Vloten a supposé que ce jeune homme pouvait être Albert Burgh (Voir Notice sur le tr. de la Réf. de l’Ent., p. 217, note). Il suffit, pour écarter cette hypothèse, d’observer que le père