Page:Œuvres de Spinoza, trad. Appuhn, tome I.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
282
principes de la philosophie

l’intelligence d’une autre et plus grande doctrine.

Il paraît surprenant au premier abord que Spinoza ait commencé son exposition géométrique à la deuxième partie des Principes ; nous savons cependant par lui-même (Lettre 13 à Oldenburg) et par la préface de Louis Meyer qu’il en fut ainsi[1]. Aurait-il voulu s’en tenir avec Casearius, son élève, à l’étude des pnnc^)^es des choses matérielles^ laissant provisoirement de côté celle des principes de la connaissance ? Cela paraît assez peu admissible, les enseignements donnés dans la deuxième partie ayant pour fondement nécessaire ceux qui sont donnés dans la première. Il est impossible qu’avant d’exposer sous forme géométrique les éléments de la mécanique de Descartes, Spinoza n’ait pas fait connaître à son élève la théorie de la connaissance et la métaphysique de Descartes, au moins dans leurs traits essentiels.

En fait il n’y a point manqué, mais au lieu de se borner à une simple exposition des principes du cartésianisme, il avait cru devoir donner à cette partie de son enseignement un caractère polémique[2]. Il a commencé

    noza sein Leben und seine Lebre, p. 44 : — même auteur Spinoza und die Scholastik {dans Philosophische Au fsùlze E. Zeller gewidmet, Leipzig, 1887) ; — surl’enseignemeut de la philosophie dans les universités hollandaises au xii’ siècle, Land, Avjiold Geulincx und seine Philosophie, La Haye, 1895 ; — sur l’introduction en Hollande du Cartésianisme : Bouillier, Histoire de la Philosophie cartésienne, I, p. 255 sq.

  1. Louis Meyer nous dit aussi qu’à sa prière Spinoza avait consenti à exposer après coup dans la même forme géométrique la première partie, afin que l’ouvrage ne fût pas trop incomplet, et que cette partie du travail fut faite en quinze jours seulement, l’auteur retenu par d’autres et plus grandes occupations n’ayant pu y affecter plus de temps.
  2. Il est permis de supposer que Casearius, étudiant en théologie, avait reçu une certaine culture scolastique ; d’où la néces-