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PRÉFACE DU TRADUCTEUR

La présente édition de Spinoza doit comprendre la totalité des œuvres réunies dans la grande édition van Vloten et Land[1] à l’exception de l’Abrégé de grammaire hébraïque[2] dans mon ignorance de la matière traitée ne me permettait pas d'entreprendre la traduc-

  1. Benedicti de Spinoza Oopera quolquol reperta sunt, Hagæ Comitum 1882-1883, 2vol. Editio altera, 1895, 3vol.
  2. Compendium grammatices linguæ hebrææ. — D'après Freudenthal (Spinoza, sein Leben und seine Lehre, B. 1., p. 294 sq.), deux particularités de cet ouvrage méritent une mention spéciale  :
    1° Spinoza déclare expressément qu’il veut « écrire une grammaire de la langue hébraïque, non de l’Ecriture Sainte » ; autrement dit, dans ses recherches philologiques, il s’attache non au fait accidentel qu’il existe certains livres écrits en hébreu, venus jusqu’à nous dans un certain état, mais aux règles appartenant par nature à l’hébreu et constituant son essence.
    2° Il ramène au nom ou substantif toutes les parties du discours, L'interjection et la conjonction seules exceptées : c’est-à-dire que selon lui l’élément primitif et essentiel du langage est le mot désignant non un état ou une action, mais une chose, un être. Jugée sévèrement par les philologues, qualifiée de « coup de force » par Jacob Bernays (dans un appendice au livre de Schaarschmidt, Descartes und Spinoza), cette théorie a été réhabilitée de nos jours par Wundt (Völkerpsychologie).