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Page:Œuvres de Spinoza, trad. Saisset, 1861, tome III.djvu/188

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La fin pour laquelle nous faisons une action, c’est pour moi l’appétit.

VIII. Vertu et puissance, à mes yeux, c’est tout un ; en d’autres termes (par la Propos. 7, part. 3), la vertu, c’est l’essence même ou la nature de l’homme, en tant qu’il a la puissance de faire certaines choses qui se peuvent concevoir par les seules lois de sa nature elle-même.


AXIOME

Il n’existe dans la nature aucune chose particulière qui n’ait au-dessus d’elle une autre chose plus puissante et plus forte. De sorte que, une chose particulière étant donnée, une autre plus puissante est également donnée, laquelle peut détruire la première.


PROPOSITION I

Rien de ce qu’une idée fausse contient de positif n’est détruit par la présence du vrai, en tant que vrai.

Démonstration : L’erreur consiste dans la seule privation de connaissance qu’enveloppent les idées inadéquates (par la Propos. 35, part. 2), et il n’y a rien de positif dans ces idées qui les fasse appeler fausses (par la Propos. 33, part. 2). Tout au contraire, en tant qu’elles se rapportent à Dieu, elles sont vraies (par la Propos. 32, part. 2). Si donc ce qu’une idée fausse a de positif était détruit par la présence du vrai, en tant que vrai, il faudrait donc