Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 2, Lemerre, 1890.djvu/335

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Comme ils ont renié, troupe au parjure agile,
Votre nom, votre sang, vos lois, votre évangile.

Pour vous suivre trop las !
Et quand j’ai devant eux plaidé pour votre cause.
Comme ils ont dit, outrant le dédain de leur pose :

« Nous ne comprenons pas ! »

Laissez-les dire et faire, et sur eux soit la honte I
Qu’importent pierre ou sable au char qui toujours monte

Et les broie en éclats ?
En vain vous nomment-ils fugitif météore.
Votre gloire est à nous, elle rayonne encore ;

Ils ne la prendront pas.

Sire, c’est un grand jour que le quinze décembre 1
Votre voix, est-ce un rêve ? a parlé dans ma chambre :

Toi, qui souffres pour moi,
Ami, de la prison le lent et dur martyre.
Je quitte mon triomphe et je viens pour te dire :

« Je suis content de toi ! »

Avril 1869.