Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/140

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présage, lorsqu’elle voit, autour de la mèche qui pétille, se former de noirs champignons.

À des signes aussi certains, on peut prévoir, après la pluie, le retour du soleil et des beaux jours. La lumière des étoiles ne brille plus d’un éclat languissant, et la lune, à son lever, ne semble pas emprunter sa lumière aux rayons fraternels ; on ne voit point courir de nuages pareils à des flocons de laine ; l’oiseau chéri de Téthys, l’alcyon, ne vient plus sur le rivage étaler ses ailes au soleil, et l’immonde pourceau ne songe plus à délier et à éparpiller les gerbes devant lui ; mais les nuages vont toujours s’abaissant et s’étendant sur la terre. Le hibou, qui, sur le faîte des toits, attend le coucher du soleil, n’attriste plus la nuit de son chant monotone. Nisus s’élève et plane au milieu des airs ; et Scylla est punie pour avoir coupé le cheveu de pourpre de son père. De quelque côté que fuie Scylla, en fendant l’air d’une aile rapide, son implacable ennemi. Nisus, la poursuit à grand bruit dans les airs, et quelque part qu’il la suive, d’un vol plus prompt encore Scylla fuit et lui échappe. Alors de leur gosier moins rude les corbeaux tirent trois ou quatre fois des sons adoucis ; et souvent, au haut des arbres qu’ils habitent, saisis de je ne sais quelle volupté nouvelle pour eux, ils s’ébattent sous l’épais feuillage : heureux