Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/496

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Fucin aux ondes transparentes, toi que les lacs limpides ont tant pleuré.

Comme lui marchait au combat le fils d’Hippolyte, remarquable par sa beauté, Virbius, envoyé par sa mère Aricie. Il avait été élevé dans la forêt d’Égérie, près des humides rivages où s’élève, toujours chargé d’offrandes, l’autel de Diane compatissante. Victime des artifices d’une marâtre, traîné par ses chevaux épouvantés, après avoir assouvi de son sang la vengeance d’un père, Hippolyte fut, dit-on, arraché du trépas par les sucs puissants de Péon et par l’amour de Diane. Il reparut sur la terre et revit la lumière éthérée. Alors le souverain des dieux, indigné qu’un mortel revînt des ténèbres infernales à la clarté du jour, atteignit de sa foudre l’inventeur d’un art si prodigieux, le fils d’Apollon, et le précipita dans les ondes du Styx. Mais Diane, cachant Hippolyte dans des retraites ignorées, confia ce prince à la nymphe Égérie et à l’ombre de ses bois : dès lors, seul et sans gloire, il y passa ses jours sous le nouveau nom de Virbius : de là vient que les chevaux sont encore tenus éloignés du temple de la déesse et de son bois sacré, depuis qu’épouvantés à la vue d’un monstre des mers, les coursiers que conduisait le jeune héros le renversèrent avec son char sur le rivage. Mais son fils n’en exerçait pas moins