Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/592

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te cherche encore, et tes doigts défaillants tressaillent et veulent ressaisir le fer.

Les Arcadiens sont enflammés par les discours et les exploits de leur chef ; le dépit, la honte d’avoir cédé un moment les ramènent plus ardents sur le champ de bataille. Pallas perce Rhétée, qui fuyait, emporté par son char : ce court intervalle retarda seul le trépas d’Ilus ; car c’est lui que cherchait le trait fatal, lorsque Rhétée vint se jeter au-devant, pour échapper à tes coups, vaillant Teuthras, et à ceux de ton frère Tyrès. Précipité de son char, il expire, et ses pieds frappent le sol des Rutules. Ainsi, lorsque secondé par les vents, qui se lèvent au gré de ses vœux, un berger a semé l’incendie dans un champ hérissé de chaume, la flamme, faisant de rapides progrès, étend bientôt ses ravages sur la plaine entière ; content de son ouvrage, le berger applaudit du haut d’un roc au triomphe de l’incendie : ainsi tes guerriers se précipitent en masse sur l’ennemi, et ton cœur s’en réjouit, ô Pallas. Mais un dangereux adversaire, l’intrépide Halésus, s’avance en s’abritant sous son armure. Déjà Ladon, Phérès, Demodocus sont tombés sous ses coups ; il tranche de son glaive foudroyant la main de Strymonius, levée pour le frapper à la gorge : il frappe d’une pierre Thoas au visage, et disperse ses os mêlés à sa cervelle sanglante. Prévoyant l’avenir, le père d’Ha-