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PALÉMON.

Il ne m’appartient pas de prononcer entre vous dans un si grand débat. Tous deux, vous méritez la génisse ; toi et lui, et tout berger qui, comme vous, saura exprimer les douceurs et les tourments de l’amour. Il est temps, jeunes pasteurs, de fermer les canaux ; les prairies sont assez abreuvées.


ÉGLOGUE IV.


POLLION.

Muses de Sicile, élevons un peu nos chants : tout le monde n’aime pas les arbrisseaux et les humbles bruyères ; si nous chantons les forêts, que les forêts soient dignes d’un consul.

Il est venu ce dernier âge prédit par la sibylle de Cumes ; le grand ordre des siècles épuisés recommence : déjà revient Astrée, et avec elle le règne de Saturne ; déjà du haut des cieux descend une race nouvelle.

Cet enfant dont la naissance doit bannir le siècle de fer et ramener l’âge d’or dans le monde entier, daigne, chaste Lucine, le protéger ! déjà règne Apollon, ton frère. Ton consulat, Pollion, verra naître ce siècle glorieux, et les grands mois commencer leur cours.