Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

beille se nourrira de thym, la cigale de rosée, ton nom, tes vertus et ton culte vivront parmi nous. Comme à Bacchus et à Cérès, les laboureurs, chaque année, t’adresseront des vœux que tu les forceras d’accomplir, en les exauçant.

MOPSUS.

Quels dons, quel prix t’offrir pour de tels accents ? Moins doux sont à mon oreille le souffle naissant de l’Auster, le bruit des flots qui battent le rivage, le murmure d’un ruisseau roulant à travers les vallées sur un lit de cailloux.

MÉNALQUE.

Je veux qu’auparavant tu reçoives de moi ce léger chalumeau ; c’est lui qui chanta : « Corydon brûlait pour le bel Alexis ; » et encore : « À qui ce troupeau ? à Mélibée ? »

MOPSUS.

Et toi, Ménalque, accepte cette houlette ; bien souvent, sans avoir pu l’obtenir, Antigène me la demanda (alors cependant Antigène méritait d’être aimé) ; elle est remarquable par l’égalité de ses nœuds et l’airain dont elle est ornée.