Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 15, 1838.djvu/329

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lut donc, avant de remettre la lettre à Leicester, de chercher Tressilian, et de lui faire part de l’arrivée d’Amy à Kenilworth, et de se décharger ainsi de toute responsabilité ultérieure, en abandonnant le soin de protéger cette malheureuse personne au maître qui primitivement l’avait attaché à son service.

« Il jugera mieux que moi, dit Wayland, s’il est convenable de satisfaire son désir d’en appeler à milord Leicester, ce qui me paraît un acte de folie ; ainsi donc, je mettrai l’affaire entre ses mains, je lui abandonnerai la lettre, je recevrai ce qu’on voudra bien me donner à titre de récompense ; puis je montrerai au château de Kenilworth une paire de talons des plus agiles ; car après avoir été compromis dans une pareille affaire, ce lieu ne serait pour moi une résidence ni bien sûre, ni bien saine, et j’aimerais mieux ferrer les rosses de la plus triste commune de l’Angleterre que de prendre part à leurs belles réjouissances. »




CHAPITRE XXVII.

LA COMTESSE ET TRESSILIAN.


Dans mon temps, j’ai vu un enfant faire des merveilles. Robin le chaudronnier avait un garçon qui eût passé par une chatière.


Au milieu de la confusion générale qui régnait dans le château et dans ses environs, il n’était pas facile de trouver un individu ; et Wayland était moins propre qu’un autre à découvrir Tressilian, qu’il cherchait avec tant d’ardeur, parce que, connaissant tout le danger d’attirer sur lui l’attention, dans les circonstances où il était placé, il n’osait pas s’adresser indistinctement aux serviteurs et aux domestiques de Leicester. Il apprit toutefois par des questions indirectes, que, selon toute probabilité, Tressilian devait faire partie d’une troupe nombreuse de personnes de la suite du comte de Sussex qui, le matin même, étaient arrivées avec leur patron, et avaient été reçues par Leicester avec toutes sortes de marques de distinction. Il apprit en outre que les deux comtes, avec leur suite et une foule d’autres nobles personnages, chevaliers et gentilshommes, étaient montés à cheval, et s’étaient dirigés sur War-