Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 19, 1838.djvu/218

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tête cassée ! » Changeant alors de manière de combattre, il se recueillit comme pour se tenir sur la défensive, paraissant vouloir se borner à parer, sans les lui rendre, les coups que Quentin cherchait continuellement à lui porter, mais bien décidé à mettre fin au combat d’un seul coup, au premier moment où, soit faute de force, soit par une fausse passe ou par un coup mal dirigé, le jeune soldat viendrait à se découvrir tant soit peu. Il est probable que cette habile politique lui aurait réussi ; mais le sort en avait autrement ordonné.

Cette lutte se poursuivait avec une égale fureur de part et d’autre, quand survint un gros de cavalerie. « Arrêtez ! au nom du roi ! » cria-t-on aux deux champions, qui reculèrent aussitôt ; et Quentin vit avec surprise que son capitaine, lord Crawford, était à la tête de la troupe qui venait d’interrompre le combat. Il reconnut aussi Tristan l’Ermite, avec deux ou trois de ses gens. En tout il y avait à peu près une vingtaine de cavaliers.


CHAPITRE XV.

LE GUIDE.


Il se disait un enfant de l’Égypte, et un des descendants de ces magiciens, redoutables ennemis du peuple d’Israël et de son prophète lorsqu’il habitait Gessen… prétendant lutter contre le pouvoir des enfants de Lévi et imitant les miracles de Jéhovah au moyen d’enchantements. Mais lorsque l’ange exterminateur appesantit son bras sur l’Égypte, ces sages orgueilleux pleurèrent sur leurs premiers-nés, frappés du même fléau que l’ignorant et grossier paysan.
Anonyme.


L’arrivée de lord Crawford et de son détachement mit tout à coup fin au combat que nous avons essayé de décrire dans le chapitre précédent ; et le chevalier, ôtant son casque, s’empressa de remettre son épée au vieux lord, en disant : « Crawford, je me rends. Mais, écoutez, que je vous parle à l’oreille… Un mot… Pour l’amour de Dieu, sauvez le duc d’Orléans ! — Comment ! quoi ! le duc d’Orléans ? s’écria le commandant des archers écossais. Au nom du grand diable d’enfer ! comment cela est-il arrivé ? Cet acte de galanterie va le perdre pour jamais dans l’esprit du roi. — Ne me faites pas de questions, » répondit Dunois, car ce n’était rien moins que lui-même ; « c’est ma faute à moi seul. Voyez, le