Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 25, 1838.djvu/144

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n’eussent pas été religieusement obéis dans le cas où elle eût voulu en honorer le gouverneur du pays de Douglas, ou tout autre individu placé sous son commandement ? — À présent, reprit de Valence, vous parlez comme un fils de la chevalerie. Avec votre permission, je vais demander qu’on fasse venir le ménestrel. Sa fidélité à sa maîtresse a été remarquable ; et dans l’étal où sont les choses, il nous faut prendre immédiatement les mesures nécessaires pour trouver le lieu où elle s’est réfugiée. »


CHAPITRE XIV.

LE CHEVALIER DE LA TOMBE.


La route est longue, mes enfants, longue et difficile. Les marais sont affreux et les bois sont noirs ; mais celui qui rampe du berceau à la tombe, sans connaître autre chose que les douceurs de la fortune, n’est pas instruit comme doivent l’être de nobles cœurs.
Vieille Comédie.


Il était encore de bonne heure quand, après avoir délibéré de concert avec Bertram, le gouverneur et de Valence passèrent en revue la garnison de Douglas. Un grand nombre de petites troupes, en addition aux patrouilles déjà dépêchées d’Hazelside par Valence, furent envoyées battre les bois à la poursuite des fugitifs, sous l’injonction sévère de les traiter avec le plus grand respect s’ils les atteignaient, et d’obéir à leurs ordres, en remarquant seulement l’endroit où ils se réfugieraient. Pour obtenir plus aisément ce résultat, le secret du pèlerin et de la nonne fugitive fut confié à quelques hommes discrets. Tout le pays, forêts ou marécages, à plusieurs milles du château de Douglas, fut traversé par des troupes dont l’ardeur à découvrir les fugitifs était proportionnée à la récompense généreusement offerte par de Walton et de Valence en cas de succès. Ils ne laissèrent cependant pas de faire dans toutes les directions des enquêtes qui pouvaient jeter de la lumière sur les machinations que des insurgés écossais pouvaient tramer dans ces districts sauvages, ce dont, comme nous l’avons déjà dit, de Valence en particulier avait conçu de violents soupçons. Leurs instructions étaient, dans le cas où ils s’apercevraient de complots, de procéder contre les gens suspects de la manière la plus rigoureuse, ainsi que l’avait recommandé de Walton lui-même, quand Douglas-le-Noir et ses complices avaient été les principaux objets de