Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 25, 1838.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de l’année suivante. Tels sont les rites et cérémonies qui sont toujours observés dans notre pays, par ordre de l’Église. Or, vous ne pouvez pas, digne archer, vous ne pouvez pas, sans crime, poursuivre, comme coupables de méditer des projets contre votre garnison, des gens qui peuvent justifier leur présence ici par leur désir d’assister aux cérémonies du jour. Et voyez-vous cette nombreuse procession qui approche avec bannière et croix, et à la tête de laquelle se trouve sans doute quelque ecclésiastique de haut rang ? Demandons d’abord qui est ce prélat, et probablement nous trouverons, dans son nom et sa dignité, une garantie suffisante de la conduite pacifique et régulière de ceux que la piété a réunis en ce jour dans l’église de Douglas. »

Greenleaf demanda donc le nom du personnage que son compagnon désirait connaître, et reçut pour réponse que le saint homme qui s’avançait en tête de la procession n’était autre que le diocésain du district, l’archevêque de Glasgow, qui était venu honorer de sa présence les cérémonies par lesquelles ce jour devait être sanctifié. Le prélat pénétra donc dans l’enceinte du cimetière ruiné, précédé de ses porte-croix, et suivi d’une nombreuse multitude portant des branches d’if et d’autres arbres toujours verts. Le saint père donnait en passant sa bénédiction, qui était reçue avec de pieuses exclamations par ceux des fidèles qui l’entouraient. « C’est à vous, s’écriaient-ils, à vous, révérend père, que nous demandons le pardon de nos fautes, et que nous désirons humblement les confesser, afin que nous puissions en obtenir ensuite la rémission au ciel ! »

Ce fut ainsi que se réunirent la congrégation et le dignitaire ecclésiastique, échangeant de pieux saints, et ne paraissant songer qu’aux rites du jour. Les acclamations de la foule se mêlaient à la voix sonore du prêtre qui officiait suivant le rituel sacré, le tout formant une scène qui, conduite avec la pompe et le cérémonial catholiques, n’était pas moins édifiante qu’imposante.

En voyant le zèle avec lequel la foule réunie dans le cimetière, aussi bien que les fidèles sortant de l’église, venaient saluer triomphalement l’évêque du diocèse, l’archer fut presque honteux des soupçons qu’il avait conçus sur la sincérité des intentions du digne prélat. Profitant d’un accès de dévotion, peut-être assez extraordinaire chez le vieux Greenleaf, qui en ce moment s’était avancé lui-même pour recueillir sa part des bénédictions que dispensait le prélat, Bertram s’esquiva d’auprès de son nouvel ami ; et, se glissant