Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 6, 1838.djvu/276

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reviennent d’un enterrement militaire, les plus proches parents de la défunte, qui brûlaient de connaître ses dispositions testamentaires, pressèrent les cochers de les ramener avec toute la vitesse dont leurs chevaux étaient capables, afin d’être bientôt hors d’incertitude sur un sujet si intéressant.



CHAPITRE XXXVIII.

LE TESTAMENT.


Meurs, et dote un collège ou ton chat.
Pope.


Lucien raconte cet apologue : « Une troupe de singes, bien dressés par un entrepreneur intelligent, représentaient une tragédie à la satisfaction générale des spectateurs ; mais un mauvais plaisant ayant jeté une poignée de noix sur la scène, tout devint aussitôt confusion, et les acteurs, sans vergogne, s’abandonnèrent à qui mieux mieux à leur caractère naturel. »

De même, l’approche du moment décisif excitait parmi les prétendants à la succession des sentiments bien différents de ceux dont un moment auparavant, sous la direction de M. Mortelock, ils tâchaient de prendre le masque. Ces yeux, naguère dévotement levés vers le ciel, ou baissés tristement vers la terre avec une grande humilité, furetaient avec activité dans les coffres, les tiroirs, les armoires, les cabinets, et tous les coins de l’appartement d’une vieille fille. Ces recherches ne furent pas sans résultat intéressant, quoiqu’on ne découvrît pas encore de testament.

Ici on trouva un billet de vingt livres sterling, souscrit par le ministre de la chapelle des non-conformistes, avec mention que les intérêts avaient été payés à la Saint-Martin précédente. Il était enveloppé soigneusement dans une nouvelle chanson sur le vieil air : Près des eaux de Charlies. Là, ce fut une correspondance amoureuse entre la défunte et un certain O’Kean, lieutenant dans un régiment d’infanterie. À ces lettres était jointe une pièce qui expliqua tout de suite aux parents comment une liaison qui ne leur annonçait rien de bon avait été subitement rompue : c’était une reconnaissance, souscrite par le lieutenant, d’une somme de 200 livres, de laquelle il ne paraissait jamais avoir été payé aucun intérêt. D’autres billets et reconnaissances portant de meilleures signatures (commercialement parlant) que celles du digne ecclésiastique et du galant mili-