Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 6, 1838.djvu/309

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M. Gilbert Glossin fera conduire l’individu à l’auberge de Kippletringan ou au château d’Hazlewood, selon qu’il plaira à sir Robert de l’ordonner : et avec la permission de sir Robert, M. Gilbert Glossin se rendra à l’un ou à l’autre de ces deux endroits, avec les preuves et les déclarations qu’il a eu le bonheur de recueillir au sujet de cette atroce affaire. »

Ellangowan, ce mardi.


À sir Robert Hazelwood, baronnet, au château d’Hazelwood.

Il envoya ce billet par un domestique à cheval, après lui avoir recommandé de faire diligence. Peu après, il ordonna à deux officiers de justice de monter dans la voiture avec Bertram, et les suivit lui-même à cheval, au petit pas, jusqu’à l’endroit où la route, se divisant, conduit d’un côté à Kippletringan, de l’autre au château d’Hazlewood. Là, il attendit le retour de son messager, le chemin qu’il devait prendre dépendant de la réponse du baronnet. Une demi-heure après, environ, son domestique revint avec la lettre suivante, bien pliée, scellée d’un cachet aux armes d’Hazlewood, au milieu desquelles on remarquait celles de sa nouvelle dignité :

Au château d’Hazelwood, ce mardi.
À M. Gilbert Glossinn, etc.

« Sir Robert Hazlewood d’Hazlewood rend à M. Glossin ses compliments, et le remercie de la peine qu’il s’est donnée dans une affaire qui intéresse la sûreté de la famille de sir Robert : sir Robert Hazlewood prie M. Gilbert Glossin d’avoir la bonté d’amener le prisonnier au château pour qu’il y soit interrogé, et de se munir des preuves et déclarations dont il parle. Quand tout sera fini, à moins que M. Gilbert Glossin ne soit engagé ailleurs, sir Robert et lady Hazlewood le prient de rester à dîner. »

« Oh ! pensa M. Glossin, voilà du moins un doigt de passé, et je saurai passer la main tout entière ; mais d’abord il faut que je me débarrasse de ce jeune homme, de ce mauvais drôle… J’espère en conter à sir Robert ; il est simple et orgueilleux, il suivra volontiers mes suggestions au sujet de la peine à infliger, satisfait d’avoir, tout en les suivant, l’air d’agir d’après sa propre impulsion. Ainsi j’aurai l’avantage d’être en effet le juge sans encourir l’odieux de la responsabilité. »

Pendant qu’il se berçait ainsi d’espérances et de projets, la voiture approchait du château d’Hazlewood par une belle avenue de vieux chênes qui ombrageaient l’antique manoir. Ce vaste édifice