Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 7, 1838.djvu/250

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— J’en ferai pourtant l’expérience, et vous serez traité selon le succès qu’elle aura,… toujours avec la permission de sir Arthur. »

Sir Arthur, pendant cette conversation, paraissait fort embarrassé, et, pour me servir d’une phrase triviale mais énergique, avait réellement l’oreille basse. L’opiniâtre incrédulité d’Oldbuck le portait à soupçonner fortement l’imposture de Dousterswivel, et la manière dont le chimiste défendait son terrain n’était pas aussi résolue qu’il l’aurait désiré ; cependant il ne l’abandonna pas entièrement.

« Monsieur Oldbuck, dit-il, vous ne rendez pas justice à M. Dousterswivel. C’est par l’usage de son art qu’il a entrepris de faire cette découverte, et par l’application de caractères représentant les intelligences qui président à l’heure planétaire où l’expérience doit être faite. Et vous le sommez d’y procéder sous peine de châtiment, et sans lui laisser l’usage des moyens préliminaires qui doivent lui assurer le succès.

— Je n’ai pas dit cela absolument. Je le requiers d’être présent à la fouille, et de ne pas nous quitter pendant cette opération… Je crains qu’il ne soit d’intelligence avec les intelligences dont vous parlez, et que ce qui pourrait se trouver caché à Saint-Ruth ne vienne à disparaître avant que nous y arrivions.

— Eh pien, messieurs, dit Dousterswivel d’un air résolu mais sombre, che ne ferai pas te tifficulté te fous suifre, mais je vous téclare t’avance que fous ne trouferez rien qui faille seulement la peine de pouger de chez fous de vingt pas.

— Nous allons en faire l’épreuve, » dit l’Antiquaire. En conséquence, ils montèrent dans la voiture du baronnet, et miss Wardour fut avertie que son père désirait qu’elle restât à Monkbarns jusqu’à son retour d’une promenade qu’il allait faire. La jeune personne eut quelque peine à concilier cette injonction avec le sujet qu’elle supposait avoir dû occuper sir Arthur et l’Antiquaire, mais elle se vit forcée de rester encore quelque temps dans ce pénible état d’incertitude.

Le trajet fut assez triste pour nos chercheurs de trésors. Dousterswivel garda un sombre silence, méditant à la fois sur la perte de ses espérances et la crainte d’un châtiment. Sir Arthur, dont les songes dorés venaient par degrés de s’évanouir, contemplait la triste perspective de tous les maux qui le menaçaient, et Oldbuck, qui sentait qu’en s’avançant autant dans les affaires de son voisin, il lui donnait le droit d’attendre de lui quelque secours efficace, réflé-