Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 7, 1838.djvu/296

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tements ; et cette circonstance ne laissa pas de frapper le vieillard tandis qu’il les traversait sous l’escorte de son ancien camarade. Il allait exprimer quelque sentiment de ce genre, lorsque Francis, lui imposant silence par un signe et ouvrant une porte située au bout de la longue galerie de tableaux, l’introduisit dans une petite antichambre tendue de noir. Là ils trouvèrent l’aumônier, dont l’oreille était appliquée sur une porte opposée à celle par laquelle ils venaient d’entrer, dans l’attitude de quelqu’un qui écoute avec attention et qui craint pourtant d’être surpris dans cette situation.

Le vieux domestique et le prêtre tressaillirent lorsqu’ils s’aperçurent réciproquement, mais l’aumônier se remettant le premier, et s’avançant vers Macraw, dit à voix basse, mais avec un ton d’autorité : « Comment osez-vous approcher de l’appartement de Sa Grâce sans frapper ? Quel est cet étranger qui vous accompagne ? que vient-il faire ici ? Retirez-vous dans la galarie, et attendez que j’aille vous y parler.

— Il nous est impossible d’obéir en ce moment à Votre Révérence, dit Macraw en élevant la voix de manière à être entendu de la chambre voisine (car il sentait que le prêtre ne soutiendrait pas cette discussion si près de l’oreille de son patron) ; la sonnette de M. le comte vient de m’appeler. «

À peine eut-il prononcé ces mots, qu’elle retentit de nouveau avec plus de violence que la première fois, et l’ecclésiastique, voyant que toute autre explication était impossible, leva le doigt vers Macraw avec une expression menaçante, et quitta l’appartement.

« Je vous l’avais bien dit, murmura tout bas à l’oreille d’Édie l’homme d’Aberdeen ; » puis il se hâta d’ouvrir la porte auprès de laquelle il avait surpris le chapelain en faction.