Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 7, 1838.djvu/31

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sement un moyen de terminer ensemble leur voyage. M. Oldbuck exprima le désir de payer les deux tiers de la location d’une chaise de poste, en disant qu’il y occuperait bien une place proportionnée ; mais Lovel se refusa décidément à cela. Leur dépense fut donc également partagée, à l’exception d’un schelling que Lovel glissait de temps en temps dans la main d’un postillon grondeur ; car Oldbuck, attaché aux anciennes coutumes, n’étendait jamais sa libéralité au delà de trois six-pences par poste. Ils voyagèrent ainsi jusqu’à Fairport, où ils arrivèrent le lendemain vers les deux heures.

Lovel s’était peut-être attendu à se voir invité à dîner, dès leur arrivée, par son compagnon de voyage ; mais celui-ci, qui se doutait que rien n’était préparé chez lui pour recevoir un hôte inattendu, et qui avait peut-être encore d’autres motifs, ne jugea pas à propos, pour le moment, de lui faire cette politesse. Il le pria seulement de venir le voir aussi souvent qu’il le pourrait dans la matinée, et le recommanda à une veuve qui avait des chambres à louer, ainsi qu’à une personne qui tenait une assez bonne table ; mais il les avertit toutes deux séparément que, ne connaissant M. Lovel que comme un agréable compagnon de voyage, il ne prétendait pas se rendre responsable des mémoires qu’il pourrait faire pendant son séjour à Fairport. Cependant la tournure et les manières du jeune homme, sans parler d’une malle bien garnie qui arriva bientôt par mer à son adresse, eurent probablement autant de poids en sa faveur que la recommandation limitée de son vieux compagnon de route.


CHAPITRE III.

VISITE À L’ANTIQUAIRE.


Il possédait une quantité de choses antiques et vraiment singulières : des casques d’acier rouillés, et des cottes de mailles contenant assez de fer pour approvisionner de clous pendant une année les trois Lothians ; et des casseroles avec des salières de bois plus anciennes que le déluge.
Burns.


Après s’être établi dans son nouveau domicile à Fairport, M. Lovel songea à se rendre à l’invitation de son compagnon de route. Il ne le fit pas plus tôt, parce que, à travers toute l’affabilité