Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 7, 1838.djvu/429

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« L’huissier est de retour, monsieur Oldbuck.

— De retour ? comment diable ! j’espère qu’il n’a pas laissé aller son homme ?

— Non. J’ai entendu dire qu’il l’avait mené en prison, et maintenant il revient pour y conduire mon père, et dit qu’il ne peut attendre plus long-temps. »

On entendit alors sur l’escalier un débat très bruyant, dans lequel dominait la voix d’Hector. — Vous, un officier, dites-vous, avec cette troupe de gueux, de misérables, de mendians ! Rassemblez-vous, et comptez-vous vous-même par neuf, et nous connaîtrons votre force effective. »

On entendit la voix grondeuse de l’homme de loi murmurer une réplique à laquelle Hector répondit : « Allons, allons, monsieur, cela ne se passera pas ainsi ; faites déguerpir votre troupe, puisque c’est ainsi que vous l’appelez, hors de la maison, sur-le-champ, ou je leur en aurai bientôt montré le chemin.

— Le diable emporte Hector ! dit l’Antiquaire en se rendant à la hâte au lieu de la querelle ; voilà encore son sang écossais qui s’échauffe, et nous allons le voir tout à l’heure se battre en duel avec l’huissier… Allons, monsieur Sweepclean, il faut nous donner un peu de temps, vous ne voudriez pas presser à ce point sir Arthur.

— Sans aucun doute, monsieur, » dit l’huissier en ôtant son chapeau, qu’il avait enfoncé sur sa tête pour montrer qu’il bravait les menaces du capitaine Mac Intyre ; « mais votre neveu, monsieur, se sert d’un langage très malhonnête, et je l’ai déjà souffert trop long-temps. De plus, mes instructions ne me permettent pas de laisser ici mon prisonnier, à moins que je ne reçoive le paiement des sommes portées dans mon mandat. » En parlant ainsi, il présentait un papier, indiquant avec la redoutable baguette qu’il tenait dans sa main droite les chiffres non moins redoutables qui en composaient l’addition.

Hector, de l’autre côté, quoique gardant le silence par respect pour son oncle, répondit à ce geste en montrant à l’huissier son poing fermé, avec un regard étincelant de tout le courroux écossais.

« Tenez-vous donc tranquille, jeune fou, dit M. Oldbuck, et venez avec moi dans cette chambre. Cet homme ne fait que remplir son misérable devoir, et vous ne ferez qu’empirer les choses en vous y opposant. — Je crains, sir Arthur, que vous ne soyez obligé d’accompagner cet homme. Il est difficile en ce moment de faire