Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 9, 1838.djvu/449

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province) ne manqueront pas de se moquer de cette métamorphose. « Mais, reprit M. Jarvie, laissons-les dire ; je ne m’en inquiète pas, et je ne sacrifierai pas mon bonheur à la crainte de faire jaser les gens pendant quelques jours. » Mon digne père le grand-diacre avait un dicton :


Sourcils d’ébène et teint de lys
À cœur tendre et fidèle unis,
Valent bien mieux, je le confesse,
Que les trésors et la noblesse.


« D’ailleurs, concluait-il, Mattie n’est pas non plus une fille du commun ; elle est petite-cousine du laird de Limmerfield. »

Soit que Mattie dût son élévation à sa naissance ou à ses qualités personnelles, c’est ce que je n’entreprendrai pas de décider ; mais il est certain qu’elle se conduisit parfaitement bien dans sa nouvelle situation, et dissipa les craintes de quelques amis du bailli, qui avaient regardé cette épreuve comme un peu périlleuse. Je ne sache pas qu’il y ait aucune autre circonstance de sa vie utile et paisible qui mérite d’être rapportée.


CHAPITRE XXXVII

L’HÉRITAGE


« Venez ici, tous les six, mes braves fils ; vous êtes tous les hommes de courage. Combien de vous, mes chers enfants, se joindront à moi pour soutenir la cause de ce digne comte ? »
Cinq d’entr’eux répondirent à cet appel, et leur réponse exprimait leur empressement. « Ô mon père ! jusqu’à notre dernier jour nous soutiendrons avec toi la cause de ce digne comte. »
Soulèvement dans le nord.


Le lendemain matin, comme nous nous préparions à quitter Glasgow, André Fairservice se précipita dans ma chambre comme un insensé, sautant, gesticulant et chantant avec plus de véhémence que de mesure :