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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/321

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Il ne vouloit pas s’y prêter :
Mais vous le désiriez ; c’est sur quoi je me fonde :
Aussi l’ai-je forcé de l’aller acheter.

Le Marquis.

Ne faut-il pas avoir un titre dans le monde ?
Mais celui de Marquis me flatte infiniment ;
Je vous l’avoue ingénûment.
Si vous n’aviez pas eu la bonté de contraindre
Mon pere à cet achat, j’eusse été très à plaindre.

Mad. Argant.

Cette acquisition l’a long-tems retenu.

Le Marquis.

Il est vrai ; c’est ce qui m’étonne.

Mad. Argant.

Il arrive aujourd’hui ; l’avis m’en est venu.

Le Marquis.

Je crois qu’à son retour la scene sera bonne.
Il ne sera pas mal surpris
De l’état que nous avons pris
Pendant le cours de son absence.
Il ne pourra pas voir, sans jeter les hauts cris,
Ces embellissemens & ces meubles de prix.
Il n’a jamais donné dans la magnificence.
Ce nombre de Valets, & ce Suisse sur-tout,
Ne seront pas trop de son goût.