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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 2.djvu/331

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Monsieur Argant.

C’est-à-dire qu’elle n’a rien.

Mad. Argant.

Mon fils est assez riche. Un si grand mariage
Lui procure, entre autr’avantage,
Une entrée à la Cour, avec un Régiment.
Il ne trouveroit plus d’occasion si belle.

Monsieur Argant.

Qu’exige-t-on de vous ?

Mad. Argant.

Qu’exige-t-on de vous ?Eh ! mais apparemment
Que j’assure mon bien.

Mr. Argant.

Que j’assure mon bien.C’est une bagatelle…
Et ma fille ?…

Mad. Argant.

Et ma fille ?…Allez-vous encore, à ce sujet,
Réveiller le procès que nous avions ensemble,
Au lieu d’embrasser mon projet ?

Mr. Argant.

Mais, ma femme…

Mad. Argant.

Mais, ma femme…Mais quoi ! tout est dit, ce me semble.
Dans cet asyle heureux, & par elle chéri,
Où le Ciel doit avoir accoutumé sa vie,
J’aurai soin de lui faire un sort digne d’envie.
Où peut-elle être mieux ?

Mr. Argant.

Où peut-elle être mieux ?Avec un bon mari.