Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/366

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més de ce que sait Votre Altesse, et de ce qu’elle voudroit savoir, sans se donner d’autre peine que d’en entendre parler à table, me croiront peu judicieux de vous entretenir ainsi de philosophie ; mais je leur apprends que toutes sortes de sujets vous conviennent, aussi bien que toutes sortes de livres, pourvu qu’ils soient bons.

Nul auteur de renom n’est ignoré de vous ;
L’accès leur est permis à tous.
Pendant qu’on lit leurs vers, vos chiens ont beau se battre,
Vous mettez le hola (sic) en écoutant l’auteur ;
Vous égalez ce dictateur
Qui dictoit tout d’un temps à quatre.

C’étoit, ce me semble, Jules César ; il faisoit à la fois quatre dépêches, sur quatre matières différentes. Vous ne lui devez rien de ce côté-là ; et il me souvient qu’un matin vous lisant des vers, je vous trouvai en même temps attentive à ma lecture, et à trois querelles d’animaux. Il est vrai qu’ils étoient sur le point de s’étrangler. Jupiter le Conciliateur n’y auroit fait œuvre. Qu’on juge par-là, Madame, jusqu’où votre imagination peut aller, quand il n’y a rien qui la détourne. Vous jugez de mille sortes d’ouvrages, et en jugez bien.

Vous savez dispenser à propos votre estime ;
Le pathétique, le sublime,