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avoir présentement, me sauve d’une plus longue impertinence ; et vous, de la fatigue que vous en auriez. Avec lui, la joie est de tous les pays, et de toutes les conditions ; jusque-là qu’un malheureux y devient trop gai, et perd, sans y penser, la bienséance d’un sérieux que l’on doit, pour le moins, aux infortunes.




IX.

LETTRE À M. LE COMTE DE GRAMMONT.
(1680.)

J’ai appris de M. le Maréchal de Créqui, que vous étiez devenu un des plus opulents Seigneurs de la cour[1]. Si les richesses qui amollissent le courage, et qui savent anéantir l’industrie, ne font pas de tort aux qualités de mon héros, je suis prêt à me réjouir du changement de votre fortune ; mais si elles ruinent les vertus du Chevalier, et le mérite du Comte, je me repens de n’avoir pas exécuté le dessein que j’ai eu tant de fois de vous tuer, pour assu-

  1. Il avoit hérité de son frère Henri, comte de Toulongeon, mort en 1679 ; et le chevalier s’appela désormais le comte de Grammont. Voy. notre Introduction.