Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/441

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toutes les nations de l’Europe auroient partagé cette honte-là, car il n’y en a point dont vous ne parliez la langue, plus élégamment que leurs plus beaux esprits ne sauroient faire.

Je vous aurai fait beaucoup tort, dans l’opinion qu’avoit M. le marquis Rinuccini1 de votre discernement : la réputation que vous m’avez voulu donner, auprès de lui, aura gâté la vôtre. On est fort satisfait de lui, en cette cour : de sa personne, de son procédé, et de sa conversation. J’y ai trouvé tout l’agrément qu’on pourroit désirer. M. le cavalier Giraldi, qui est bien ici avec tout le monde, lui donne toutes ses connoissances, dont il n’aura que faire quand il voudra se montrer : sa présence le met hors d’état d’avoir besoin de bons offices. Avant que de finir, je vous supplierai, Monsieur, de faire valoir, auprès de S. A. R., la profonde reconnoissance que je conserverai, jusqu’au dernier moment, de toutes les bontés qu’elle a eues pour moi. Je dois aux libéralités de son bon vin de Florence, mes dernières années, que j’ai passées avec assez de repos. Après que vous m’aurez acquitté de ce premier devoir, qui m’est le plus précieux du monde, vous aurez la bonté d’assurer M. le commandeur


1. Envoyé extraordinaire du grand-duc. Il étoit venu en Angleterre, pour complimenter la Reine sur son avènement à la couronne (1702).