Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/9

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misères. Adieu, plus tendrement mille fois que vous ne m’écrivez civilement. Je vous prie de croire que vous n’avez pas assez de civilité pour me rebuter, et que je serai plutôt toute ma vie le confident de vos malheurs, que de ne vous être rien du tout.




III.

LETTRE À MADAME ***[1].

Vous êtes sur le point de faire un méchant galant d’un fort bon ami ; et je m’apercois que ce que je nommois satisfaction avec vous, devient insensiblement quelque charme. Je ne parle plus de tourner en ridicule : et la même personne qui faisoit tant de cas de vos imaginations malicieuses, trouve en vous des qualités plus touchantes qui la dégoûtent de ces premiers agréments.

Vous m’aviez toujours paru fort aimable ; mais je commence de sentir avec émotion ce que je voyais avec plaisir. Pour vous parler

  1. Cette lettre a pu être adressée à Madame de Brancas qui profita tellement des distractions célèbres de son époux, que ce n’est pas lui faire tort de mettre son nom à la place de ces trois étoiles. Voy. notre Introduction.