Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/126

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proposa de s’en rapporter, pour les conditions de la paix avec la France, à l’arbitrage suprême de la régente Anne d’Autriche, mère de Louis XIV et sœur de Philippe IV. « Persuadé, disoit le roi d’Espagne, que sa prudence et son équité régleroient toutes choses, et qu’en procurant l’avantage du roi son fils, elle pourrait, en même temps, satisfaire à ce que le sang lui inspirerait, en faveur du roi son frère. »

La reine répondit, avec la pensée de Mazarin, et la plume de M. de Lyonne, que : « quelque flattée qu’elle fût de la qualité de juge et de médiatrice qu’on lui offroit, elle ne pouvoit l’accepter… ; que les affaires dont il s’agissoit étoient de nature à ne pouvoir se régler par des considérations particulières, et qu’on lui faisoit grand tort si on l’avoit jugée capable ou de payer aux dépens de l’État un respect qu’on lui auroit rendu, ou de sacrifier le bien de la couronne de France à l’affection qu’elle avoit pour la maison dont elle étoit sortie…2 »

Peu de temps après cette réponse, l’Espagne se retira définitivement de Munster où siégeoient les représentants des couronnes ; mais elle resta à Osnabrück où siégeoient les représentants des États allemands, et où elle avoit des intérêts d’empire à défendre pour ses possessions du cercle de Bourgogne.

Maintenant, si l’on rapproche simplement les dates des divers événements du temps, on aura la certitude du peu d’influence que les premières agitations de la Fronde ont exercé sur les résolutions du congrès de Westphalie.



2. Voy. de Flassan, Hist. de la diplomat., III, p. 147.