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CHAPITRE VIII.
Saint-Évremond pendant la Fronde.

L’attitude que garda Saint-Évremond, pendant la Fronde, a cela de remarquable, que jamais il n’en changea ; au contraire des autres acteurs de ce drame singulier, qui presque tous, en moins de trois ans, ont changé de parti, de passion ou d’intérêt. Dès les premières émotions de l’année 1647, alors renfermées dans la société parisienne, Saint-Évremond adopta une opinion dont il ne s’écarta plus : celle que nous avons signalée à l’occasion de la Maxime politique dont les mécontents avoient alors fait leur formule. La cause royale pour laquelle il se déclara, dès le début des troubles, fut la seule à laquelle il prêta jamais l’appui de son suffrage, de sa plume et de son épée.

Je ne viens point, à ce propos, refaire l’histoire de la Fronde, bien que j’en pusse être tenté, par les recherches et les publications modernes, qui ont éclairé, d’un jour tout nouveau, cette partie de notre histoire. J’indiquerai seulement, avec rapidité, quelques traits généraux, nécessaires pour faire apprécier et comprendre divers écrits de Saint- Évremond, lesquels jadis ont fait les délices de la société contemporaine, et sont, de nos jours, trop négligés, malgré l’intérêt piquant qui s’attache à leur lecture.