Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/205

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tion qu’il remit, corrigée de sa main, à Des Maizeaux, avant sa mort. Je l’ai réimprimée, après l’avoir collationnée sur une copie manuscrite conservée dans les papiers de Conrart. On y reconnoît sans peine le cachet de l’époque, et de la compagnie à laquelle il doit le jour. La Rochefoucauld n’a point oublié cette Apologie, dans ses Mémoires ; on peut voir aussi ce qu’en dit Bayle.

Après l’arrestation des princes, la duchesse de Longueville avoit quitté Paris pour aller soulever la Normandie. La cour se hâta de la suivre en ce pays, afin de l’en chasser. Saint-Évremond y accompagna la Reine, et ce fut dans ce voyage qu’il eut avec le duc de Candale cette Conversation fameuse, dont le récit est demeuré l’un des chefs-d’œuvre les plus gracieux et les plus intéressants de notre auteur (février 1650). Réduite par les troupes royales à se réfugier à Dieppe, la duchesse de Longueville fut contrainte à s’en échapper misérablement, pour éviter d’être prise. Voici une lettre de Colbert à Le Tellier, qui nous révèle de lamentables détails à ce sujet8 :

« Le sieur Du Plessis-Bellière fut avant-hier maître absolu du château et du fort du Pollet de Dieppe : le peu qu’il y avoit de garnison en étant sorti, et s’étant débandé aussitôt. On a appris des officiers qui étoient dans ces places, qu’aux cris de joie que tout le peuple de cette ville fit, à l’entrée du dit sieur Du Plessis, les soldats qui étoient en garnison dans le dit château de Dieppe


8. Elle a été publiée par M. Clément, dans le Ier vol. de la Correspondance de Colbert.