Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/343

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gné du salon de Mme de Sablé : à la place Royale, après la vente du marquisat de Sablé à Servien ; à la rue Saint-Jacques, après la Conversation du maréchal d’Hocquincourt. L’hôtel de Longueville dut aussi se montrer froid pour lui, après ses pamphlets contre la Fronde, bien que la personne du duc et de la duchesse y eût été respectueusement ménagée. D’autre part, il avoit raillé les Cercles des précieuses : ce qui l’écartoit de plusieurs assemblées en réputation. Il aimoit trop, cependant, les jouissances attrayantes de la conversation pour se borner à être un Alcôviste. Il est vrai que les salons du Marais lui étoient demeurés sympathiques, surtout ceux que peuploient les esprits forts. Mais une grande société mêlée, où la distinction de l’intelligence, soit en hommes, soit en femmes, se trouvoit confondue avec la distinction de la naissance et des emplois, devoit offrir à son esprit et à ses goûts un charme plus séduisant. Telle étoit la société de Mademoiselle au Luxembourg.

M. Cousin a ébauché l’histoire du salon ouvert par Mademoiselle, à son retour à Paris, après la Fronde ; et il a indiqué, à grands traits, l’influence de cette réunion, sur la littérature du dix-septième siècle. Je n’affoiblirai pas, en les répétant, quelques belles pages de l’historien de Mme de Sablé. Mais qu’il me soit permis de regretter que Saint-Évremond n’ait pas été compté parmi les beaux esprits de cette compagnie. Je ne saurois douter qu’il en ait fait partie. Saint-Évremond avoit, auprès de la princesse, des souvenirs de famille qui lui assuroient un bon accueil. Le père de Saint-Évremond, Charles de Saint-Denis, avoit été attaché à la per-