Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/366

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ici, quoique apocryphes, comme une curieuse expression de l’opinion générale du temps, touchant l’historien des galanteries de Mme d’Olonne13.

LETTRE TOUCHANT LA DESTINÉE DU COMTE DE BUSSY-RABUTIN.

« Que peut-on penser, sur le chapitre de M. de Bussy, que ce que tout le monde en a pensé ? Il est homme de qualité ; il a toujours eu beaucoup d’esprit, et je l’ai vu autrefois en état de pouvoir espérer une haute fortune, à laquelle sont parvenus beaucoup de gens qui lui étoient inférieurs.

« Il a préféré à son avancement le plaisir de faire un livre14, et de donner à rire au public. Il a voulu se faire un mérite de sa liberté ; il a affecté de parler franchement et à découvert, et il n’a pas soutenu jusqu’au bout ce caractère.

« Après plus de vingt ans d’exil, il est revenu dans un état humilié, sans charge, sans emploi, sans considération, parmi les courtisans, et sans aucun sujet raisonnable de rien espérer.

« Quand on a renoncé à sa fortune, par sa faute, et quand on a bien voulu faire tout ce que M. de Bussy a fait, de propos délibéré, on doit passer le reste de ses jours dans la retraite, et soutenir,



13. Voyez une bonne notice sur Bussy, dans les Études d’histoire et de biographie, de M. Bazin, Paris, 1845, in-8º.

14. L’Histoire amoureuse des Gaules. Nous devons à MM. Poitevin et Boiteau deux excellentes éditions de ce livre curieux. Malheureusement l’édition de M. Boiteau n’a pas été complétée.