Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/373

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On trouve aussi, dans la collection de Mademoiselle, le portrait de Mme de la Ferté22, sœur de Mme d’Olonne, et plus tard aussi compromise qu’elle. Le public fut sévère pour Mme d’Olonne, dont l’époux, très-justement estimé, avoit si longtemps eu pour elle des égards et même de l’attachement, quoiqu’il fût un peu coureur, de son côté. Mme d’Olonne n’avoit pas l’excuse de Mme de Courcelles23, qui eût paru justificative, peut-être, à un grand pape lui-même24. Indépendamment du Caractère qu’on connoît, et du souvenir inséré dans la Conversation du duc de Candale, Saint-Évremond a aussi composé des Stances, où il introduit Mme d’Olonne, sans la nommer, pleurant sur le tombeau


22. L’hôtel de Mme de la Ferté-Senneterre occupent la surface de la place actuelle des Victoires ; il fut acheté et démoli par le maréchal de la Feuillade.

23. La célèbre Sidonia de Lénoncourt, marquise de Courcelles, habita l’un des premiers hôtels qui furent bâtis, rue Jacob, alors rue du Colombier. Voy. le tome IV des Variétés littéraires, édit. Jannet. Voy. aussi la notice qui précède la bonne édition des curieux Mémoires de Mme de Courcelles, comprise dans la collection Elzev. de Jannet.

24. Le pape Pie II, n’étant encore qu’Æneas Sylvius, avoit composé un roman assez agréable, intitulé: De duobus amantibus Eurialo et Lucretia, dont la première édition, sans lieu ni date, a été imprimée par U. Zell (1470–72), in-4º goth. Ce livre eut de la vogue, et fut traduit en italien et en françois dès le quinzième siècle. La traduction françoise a été imprimée par Vérard, en 1493, à Paris, in-fol. goth. Le bon pape dit de son héroïne qu’elle étoit prædiviti viro nupta, indigno tamen cui tantum decus domi serviret : sed digno quem uxor deciperet, et, sicut nos dicimus, cornutum quasi cervum redderet.