Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/415

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en doit le plus retirer : il n’est pas permis de le rompre, sans venir à compte. Mais où trouve-t-on des gens qui comptent de bonne foi, et qui ne mettent dans la balance le plus léger déplaisir, pour contre-peser le service du plus grand poids ?

Chacun vante son cœur ; c’est une vanité à la mode : vous n’entendez plus dire autre chose ; on n’en rougit point. Après cela, chacun se fait une règle de reconnoissance, toujours commode pour lui, toujours incommode pour ses amis. Tacite nous en dit la raison, c’est que notre reconnoissance s’exerce à nos dépens, et celle d’autrui à notre profit.

Celui qui fait du bien, parce qu’il se croit obligé d’en faire, le fait presque toujours de mauvaise grâce ; il regarde son devoir comme un maître fâcheux ; il cherche les occasions de s’affranchir, et de secouer un joug qu’il ne porte qu’à regret.

De là vient que les offices de ces gens-là ont je ne sais quoi de languissant, qui ôte toute la fleur du bien qu’ils nous font. En dussiez-vous mourir de honte, il faut leur expliquer tous vos



n’a fait que donner le tour qui lui est propre à une théorie dont le fonds appartient à Saint-Évremond, et à laquelle ce dernier avoit même attaché l’expression qui la caractérise dans le livre des Maximes, celle de trafic. La date de 1647 est, comme on voit, d’une extrême importance.