Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/567

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sans apporter le bonheur de la sujétion. La volonté nous fait aspirer foiblement aux biens qui nous sont promis, pour n’être pas assez excitée par un entendement qui n’est pas assez convaincu. Nous disons, par docilité, que nous croyons ce qu’on dit, avec autorité, qu’il nous faut croire : mais, sans une grâce particulière, nous sommes plus inquiétés que persuadés d’une chose qui ne tombe point sous l’évidence des sens, et qui ne fournit aucune sorte de démonstration à notre esprit.

Voilà quel est l’effet de la religion, à l’égard des hommes ordinaires ; en voici les avantages, pour le véritable et parfait religieux. Le véritable dévot rompt avec la nature, si on le peut dire ainsi, pour se faire des plaisirs de l’abstinence des plaisirs ; et, dans l’assujettissement du corps à l’esprit, il se rend délicieux l’usage des mortifications et des peines. La philosophie ne va pas plus loin qu’à nous apprendre à souffrir les maux. La religion chrétienne en fait jouir, et on peut dire sérieusement sur elle, ce que l’on a dit2 galamment sur l’amour :

Tous les autres plaisirs ne valent pas ses peines.



zarin, d’entrer dans un couvent, après la mort de M. de Banier, son amant, tué en duel par le prince Philippe de Savoie, neveu de la duchesse. Voyez la Corresp. avec madame de Mazarin, sur l’année 1683.

2. Monsieur de Charleval.