Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/23

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beaux discours, et si peu de bon sens ; jamais tant de desseins sans actions, tant d’entreprises sans effets : toutes imaginations, toutes chimères ; rien de véritable, rien d’essentiel, que la nécessité et la misère. De là vient que les particuliers se plaignent des grands qui les trompent, et les grands des particuliers qui les abandonnent. Les sots se désabusent par l’expérience, et se retirent ; les malheureux, qui ne voient aucun changement dans leur condition, vont chercher ailleurs quelque autre méchante affaire : aussi mécontents du chef de parti, que des favoris.


LETTRE AU MARQUIS DE CRÉQUI SUR LA PAIX DES PYRÉNÉES1.
(1659.)

Je voudrois bien pouvoir satisfaire votre curiosité, tant sur les véritables motifs de la paix, que sur tout ce qui s’est passé à la Conférence ; mais, à vous dire la vérité, vous deviez vous adresser


1. François de Créqui, ami de Saint-Évremond, avoit prié ce dernier de l’informer de ce qui se passeroit aux conférences de Saint-Jean de Luz, où Saint-Évremond