Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/300

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Quel object amoureux possede ta pensee ?
Silvie, c’est sans doute, est le soin qui te mord.

Tirsis

Silvandre, he ! que dis-tu le soin ? ainçois la mort

Silvandre

He ! comment seroit-elle à tes vœux rigoureuse ?

Tirsis

Ainçois mon homicide et cruelle impiteuse :
Mais cher Silvandre, adieu, mon extreme douleur
Estouffe ma parole et me perce le cœur.


Scène 5

Silvandre, Silvie.
Silvandre

Certes je plains son mal, car je sçay (ô Science
Que tu me coustes cher ô tristes experience !)
Je sçay dis-je que peut sur nostre volonté
Un œil aussi cruel que riche de beauté,
Et que peuvent aussi les mignardes bergeres,
Qui randans à leur loy nos urnes tributaires,
D’un milion de maux enfilent nostre jour,
Et nous rendent enfin cameleons d’Amour,