Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/303

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Ne cherche-t-elle point au mal qui la possede
Ou quelque allegement, ou le parfait remede ?

Silvandre

Le soulas que je cherche à ma chere langueur,
Cest de mourir captif de ce bel œil vainqueur,
Offrir pour mon tribut aux pieds de ma Cleande
Ma vie et mon amour, encor que celle offrande
Indigne de l’autel de ses cheres beautez
Son fuivie (ô rigueur) de mille cruautez.

Silvie

Mais si je meurs pour toy ?

Silvandre

Mais si je meurs pour toy ?Ne le fais pas, Silvie

Silvie

Pourquoy doncques m’as-tu soubs tes loix asservie ?
Pourquoy doncques ton œil s’est rendu mon meurtrier ?

Silvandre

Comment peur aservir un chetif prisonnier ?
Et comment peut blesser un œil qui n’a point d’armes,
Que les flots doux coulans de ses piteuses larmes ?

Silvie

Cela mesmes me tue.