Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/318

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Qui me cache sa flame, alors pompeux de gloire
Je chanteray contant mon heureuse victoire


Scène 5

Tirsis

En quel point de douleur Amour m’as-tu réduit ?
En quel Cahos de dueil, en quelle ombreuse nuit
De renaissants soucis, de pensers homicides,
Et d’ingrats souvenirs, en quels gouffres humides
De larmes et de maux as-tu plongé mon cœur ?
Cruel, impitoyable et superbe vainqueur,
Donc parce qu’à tes loix mes volontés fidelles
N’ont jamais à ton joug paru d’un point rebelles ;
Donc parce qu’idolatre aux pieds de ton autel,
J’ay rendu tributaire à ton nom immortel
Les plus libres desirs de ma douce franchise :
Donc parce qu’un bel œil dans ta prison m’atise.
Bref, parce que je vis esclave de ta loy,
Et captif du bel œil mon Soleil et mon Roy ;
Tu lasches sur mon cœur les foudres de ton ire,
Comme si mes soucis estayoient ton empire,
Comme si pour gratter ta loy dedans nos cœurs,
Il falois les ouvrir par les traits de douleurs ;
Ha ! que ne fut le jour de ma triste naissance
Celuy de mon tombeau ? ou pourquoy l’influance