Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/323

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Coulent d’un mesme train, et qu’en me decevant,
Le fruit dont je me pais n’est rien plus que du vent,
Toutes fois ces erreurs allegent ma douffrance :
Mais, où luis-tu, cher astre et ma douce esperance ?
Pourquoy vas-tu cachant ta lumiere à mes yeux ?
Pourquoy me prives-tu du jour victorieux
De ta chere beauté ? Donc le trait de ma plainte
N’a point blessé ton cœur d’une piteuse artainte ?
Tu es donc immobile aux assauts de ma voix,
Et tout ainsi qu’un pin (superbe orgueil des bois)
Se moque des Zephirs dont les foibles haleines
Ne peuvent esbranlers ses perruques hautaines :
Tu te ris des efforts dont je me sers en vain
Pour rebouchez les traits de ton cruel desdain,
Ha ! trois et quatre fois Silvie infortuner,
Silvandre impitoyable, et triste la journee
Qui me fit voir tes yeux voleurs de mon repos,
Yeux pourtant mes Soleils. Mais changeons de propos,
J’entends du bruit.

Tirsis

J’entends du bruit.Amour, quand verray-je ma belle
Effacer la douleur de mon ame fidelle ?
Quand verray-je son œil lassé de mes travaux,
Boucher piteusement la carriere à mes maux ?

Silvie

Alors que le soleil n’aura plus de lumiere,
Que le Rosne escumeux d’une ondeuse carriere