Page:אמרי לב Prières D'un Cœur Israélite (Jonas Ennery, 1848).djvu/239

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vente-t-il pas des prétextes ou des apparences pour dissimuler ou pour colorer sa conduite même à ses propres yeux? Dans ce chaos d’er-reurs, d’illusions, de passions, la conscience fait bien quelquefois entendre sa voix; on a de temps en temps des doutes, des scrupules, des re-mords. Ce bien que je possède, est-il complète-ment légitime ? Ce moyen que je prends, est-il permis devant Dieu? Cette froideur envers cet homme, ce parent, ce pauvre, n’a־t-elle rien qui blesse la charité? Cette parole, cette insinua-tion, ce silence même que je garde avec inten-tion, n’ont-ils rien de perfide?

En mainte occasion, on a des regrets, des retours, des inquiétudes; mais bientôt la passion, avec sa voix complaisante, rassure le cœur qui veut être rassuré. Ces doutes, dit-elle, ne sont que scrupules, ces regrets ne sont que fausse délicatesse, ces inquiétudes sont sans fonde-ment; on reprend son calme, sa sécurité, on s’aveugle de plus en plus. Ainsi, ô mon Dieu, on se jette dans l’illusion, on persiste dans l’er-reur, on risque de mourir dans la réprobation, ou à se réveiller comme par un coup de foudre au jour du danger ou de la calamité.

Hélas! un plus grand malheur encore peut atteindre l’homme entraîné par les passions.