Page:אמרי לב Prières D'un Cœur Israélite (Jonas Ennery, 1848).djvu/613

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Hélas ! combien cette douce et aimable vertu si précieuse devant Dieu, si recommandée à chaque page de nos divines Écritures, est peu pratiquée parmi les hommes ! L’amour du prochain devrait être le lien du monde, le ciment de la concorde, et tous les jours nous nous laissons aller aux dissensions, à la discorde, aux emportements, aux rancunes, à l’intolérance : frères contre frères, parents contre parents, familles contre familles, israélites contre israélites. Nous devrions vivre ensemble comme autant d’enfants d’un même père, pour nous aider, nous soutenir, nous aimer, mais nous ne vivons que pour nous inquiéter, nous tourmenter, nous repousser les uns les autres et compromettre finalement notre salut. Pour des raisons futiles ou chimériques, on entretient dans son cœur, on cultive avec complaisance l’envie contre celui qui s’élève, l’orgueil contre celui qui est faible, l’intolérance contre celui dont l’opinion diffère de la nôtre. On foule aux pieds ce précepte du Seigneur : « Vous ne haïrez point votre frère dans votre cœur, mais vous le reprendrez franchement » (Lévit. 19, 17).

Nous aimons notre prochain, nous le disons du moins, nous le croyons peut-être ; mais où